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Lost, les égarés de Tupiza

Après les mines de Potosi, nous voilà dans les décors de westerns de Tupiza dans le sud-ouest de la Bolivie près de la frontière argentine.


Nous sommes arrivés au milieu de la nuit, hagards, largués à 3h du mat par un bus aux horaires improbables. Heureusement, l’auberge de jeunesse n’est pas très loin et nous rejoignons vite un lit pour sauver ce qui reste de la nuit.


Le lendemain matin, la ville offre un autre aspect et ses habitants s’avèrent particulièrement sympathiques. Un peu crevés de notre courte nuit, nous optons pour une petite randonnée. 3 heures aller-retour selon le gérant de l’auberge de jeunesse.


C’est ainsi que nous partons sur le coup de onze heures du matin explorer les quebradas locales (vallées encaissées). Le décor fait très far-west: un mélange de cactus et de canyons rouges orangés. On se croirait dans l’ouest des Etats-Unis. C’est d’ailleurs ici, à San Vicente, petit village près de Tupiza que la légende de Butch Cassidy et le Kid s’arrête, tués par la police après un dernier braquage.


Cactus et terre rouge : le décor d’une randonnée dans la région de Tupiza


La randonnée n’est absolument pas balisée. Pas la peine de chercher des marques rouges et blanches comme en France. Ici, la moindre balade ressemble à une course d’orientation. Après quelques hésitations, nous trouvons enfin la bonne route. Nous voilà alors devant “la Vallée des Machos” qui doit son nom à cause d’étranges formations géologiques en forme de pénis géant 😉 !


La vallée des Machos


Nous poursuivons alors notre route jusqu’à l’entrée d’un étroit canyon. Le plan que nous avons indique que nous pouvons continuer notre route, mais que le chemin nécessite un peu d’escalade. Nous demandons confirmation à un guide local qui accompagne deux touristes à cheval. Il nous répond que non c’est impossible de passer par là. C’est mal nous connaître, nous décidons d’essayer quitte à rebrousser chemin si cela devient trop difficile. S’il y a un truc que nous détestons, c’est bien revenir sur nos pas !


Le passage du canyon nécessite d’escalader quelques rochers. Ce qui rend la randonnée particulièrement ludique. Après avoir grimpé en haut du canyon et passé le col nous arrivons alors dans un autre canyon. Là, plusieurs bifurcations s’offrent à nous, après un rapide examen de la carte et de la boussole, nous faisons notre choix !


On prend à gauche ou à droite ?


Pour une durée prévu de 3 heures de marche, le chronomètre indique désormais les 6 heures de marche et depuis un moment le canyon semble s’orienter dans la mauvaise direction. Eh Galère 😉 ! Pas la peine de chercher une quelconque personne à qui demander notre chemin, nous n’avons croisé personne depuis que nous nous sommes enfoncés dans le canyon.


L’interminable canyon


Têtus comme toujours, nous refusons de revenir en arrière et décidons de couper pour rattraper le précédent canyon. Un raccourci tout pourri ! Les pentes du canyon sont composées d’une roche très friable qui nous fait perdre un temps précieux. L’ambiance entre nous deux ressemble à celle des bronzée font du ski quand ils sont perdus dans la montagne 😉 !


Le soleil commence alors lentement à décliner et nous sommes perdus dans un profond canyon qui ne semble jamais vouloir finir. La nuit s’abat alors sur nous et nous sommes toujours dans ce put..n de canyon. Nous passons en mode survie et commençons à pister des traces dans le sable à l’aide de nos lampes frontales. Il semble qu’il y est des traces de pas et la boussole indique la bonne direction. Nous ressortons finalement du canyon pour arriver dans nulle part. Nous sommes à l’entrée d’une vaste plaine sans aucune trace de vie. Seul quelques traces de pneus, nous rappelle la civilisation.


30 minutes de marche plus tard, nous voyons apparaître la première habitation. Petit ouf de soulagement intérieur ! Nous demandons alors notre chemin vers Tupiza. Nous sommes sur la bonne direction, mais à la question “Est-ce que c’est loin ?’, notre interlocuteur se fera plus que sibyllin avec un “Un poco” (un petit peu) et nous n’arriverons pas à en tirer d’avantage.


Nous arrivons finalement sur le coup de 21h00 à Tupiza et atterrissons épuisés et affamés dans une pizzeria où nous commandons “two pizzas” 😉 .  10h de marche au lieu de 3 prévu initialement 😉 !


Au final nous gardons un bon souvenir de notre course d’orientation dans les canyons de Tupiza. Toujours prendre une boussole et une lampe frontale avant de partir en randonnée.

La route de la mort

Après la vertigineuse ascension du Huayna Potosi, nous avons choisi d’effectuer en VTT la descente de la “Route de la Mort” reliant La Paz à Coroico. Cette route à flanc d’impressionnantes falaises est particulièrement connue pour le nombre de voitures et de camions qui ont chuté. Une nouvelle route existe désormais si bien que peu de véhicules empruntent encore l’ancien chemin, au plus grand bonheur des VTTistes.


Quelques chiffres :

  • Altitude de départ : 4700m
  • Altitude d’arrivée : 1200m
  • Longueur :64km
  • Nombre annuel de morts : 100 avant la construction de la nouvelle route


La première partie de la route est bitumée et s’effectue à toute vitesse. Il n’y a pas encore d’abîmes vertigineux ce qui permet de lâcher complètement les freins. Après 15 minutes de descente, nous remontons dans le minibus car la route grimpe légèrement : une vraie balade de “feignasses” où nous ne donnons pratiquement pas un coup de pédales 😎 .


La route de la mort, ça ressemble à ça !


La suite est la véritable “Route de la Mort”. Elle est caillouteuse et un gouffre impressionnant tient lieu de bas-côté. Une grosse averse commence alors à s’abattre sur nous. La transition entre l’air sec de l’altiplano et le climat tropical du bassin amazonien est brutale.


Dans le brouillard, au bord du précipice


La descente est complètement jouissive :mrgreen: : plus d’une heure de sensations fortes en VTT sans donner un coup de pédales. Nous arrivons à Coroico trempés, crevés, boueux, mais ravis. Heureusement, une bonne douche nous y attend.


Chaud devant, nous arrivons !


Nous n’avons finalement pas trouvé la descente tellement dangereuse : la route est en effet très large pour un VTT. Cela dit, de nombreux touristes sont morts en faisant une sortie de route. Mieux vaut ne pas trop attaquer et bien vérifier les freins !


Légèrement crados à l’arrivée


Une fois revenus à La Paz, c’est la distribution du T-shirt collector portant l’inscription “I did  the WORLD MOST DANGEROUS ROAD and I’m STILL ALIVE !”. Un bon T-shirt de “Jacky” que l’on croise en permanence en Amérique du Sud 😎 .


La descente de la route de la mort est un moment de pur bonheur à vélo : sensations garanties ! À ne pas rater si vous passez dans les environs de La Paz. Sans le mal aux fesses et aux bras à l’arrivée, nous aurions volontiers refait un tour…

Baignade avec les alligators

Nous ne pouvions pas visiter l’Amérique du Sud sans aller faire un petit tour dans la jungle amazonienne. Le problème avec la jungle, c’est qu’elle est tellement dense que l’on y voit difficilement des animaux. Nous avons donc choisi de visiter la pampa amazonienne, une sorte de savane où il est plus aisé d’en apercevoir.


Nous embarquons à l’aéroport de La Paz dans un petit avion, direction Rurrenabaque située dans le bassin amazonien de l’autre côté de la cordillère des Andes. L’atterrissage se fait sur une petite piste en terre plus que rustique 😯 .


Là, gros choc thermique ! Il fait chaud et humide, on se croirait en Asie. En plus du climat, la ville ressemble à s’y méprendre à une ville asiatique : mobylettes, boutiques, végétation, ambiance, odeurs… tout nous rappelle l’Asie.


Nous nous sommes inscrits à une excursion organisée de 3 jours. Au programme : balades en pirogue, pêche aux piranhas, chasse à l’anaconda et baignade avec des dauphins roses. Notre équipe d’exploration est internationale : un Belge, un Suisse et un couple de New-Yorkais.


La balade en bateau est l’occasion de voir une quantité incroyable d’animaux, dont de nombreux alligators qui occupent les berges de façon inquiétante. Il y en a partout ! Parmi les autres animaux remarquables, le capybara (plus gros rongeur du monde auquel Jeff trouve une curieuse ressemblance avec Ben Affleck 😉 ), de nombreux singes (hurleurs, capucins et écureuils) et une multitude d’oiseaux.


Les singes écureuils : toujours aussi curieux


Un Capybara : vous ne lui trouvez pas une ressemblance avec Ben Affleck ?


Le lendemain, c’est parti pour la chasse à l’anaconda ! Nous parcourons la pampa le long d’un petit bras de rivière à la recherche du serpent géant. Malheureusement, c’est la saison sèche et de nombreux abus dans cette région surfréquentée ont décimé la population. Nous rentrons bredouilles.


Le dernier jour, nous nous essayons à la pêche aux piranhas. Nous accrochons des petits bouts de viande au bout d’un hameçon accroché à une ficelle, et puis c’est parti. Ces poissons sont relativement habiles car ils arrivent à dévorer la viande sans se faire prendre. Les quelques-uns que nous arrivons à pêcher se révèlent plutôt miniatures : pas de quoi alimenter le mythe du poisson mangeur d’hommes !


Un minuscule piranha


Pour finir, Jeff se risque à se baigner dans la rivière en compagnie des dauphins roses. Ce n’est pas vraiment “Le Grand Bleu” : l’eau est ici particulièrement boueuse. D’après le guide, pas d’inquiétude à avoir vis-à-vis des alligators : ils ne cohabiteraient apparemment pas avec les dauphins. OUF !


Les inquiétants alligators 😆


De retour à Rurrenabaque, nous faisons la rencontre d’un Français bien sympa qui tient une délicieuse boulangerie. À ne pas rater si vous passez par là : les chocolatines et les croissants sont divins !


Le vol du retour est marqué par un atterrissage un peu flippant. Depuis notre siège, nous avons une vue directe sur la cabine qui émet des bruits d’alarmes “BIP BIP BIP” inquiétants. Ils ne manque plus que les “MAYDAY MAYDAY” ! Plus de peur que de mal car l’atterrissage se fait finalement en douceur et sans encombre.


Nous avons bien apprécié ce court séjour en Amazonie. La pampa bolivienne permet d’observer une faune incroyable. La prochaine fois, il nous faudra explorer la jungle.

À bientôt pour la descente en VTT de la route de la mort…

Lever du soleil à 6088m

Après notre frustrante expérience au Cotopaxi en Équateur, nous voici prêts à rechausser les crampons pour partir à l’assaut du Huayna Potosi, 6088m, situé dans les environs de La Paz.


Un minibus nous conduit au premier refuge à 4700m : c’est à peine moins haut que le Mont-Blanc mais bien plus facile d’accès 😉 .


La première journée, c’est entraînement. Crampons aux pieds, nous progressons sur le glacier. L’épreuve finale consiste à escalader un mur de glace. C’est épique, car à 5000m vous vous fatiguez très vite, et c’est physiquement intense de planter les piolets dans la glace. Nous arrivons en haut bien aidés des guides qui tirent gentiment sur la corde. Le courant passe très bien avec eux : ils sont sympas, professionnels et plein d’humour ; bref, tout le contraire du plouc du Cotopaxi.


Brunève en pleine action


Le lendemain, après une nuit confortable passée à 4700m, nous grimpons vers le second refuge du Huayna Potosi situé à 5130m. Nous passons le reste de la journée à jouer aux cartes et à boire du thé aux feuilles de coca. Le départ est prévu à minuit pour profiter de bonnes conditions de neige et arriver au lever du soleil.


Ça y est, il est minuit ! Nous nous habillons et entamons l’ascension sur le glacier. Nous avons bien demandé à notre guide de marcher lentement mais sans pause, ce qu’il a parfaitement compris. C’est ainsi que lentement mais sûrement nous progressons vers le sommet. Les conditions sont idéales : un temps découvert et pas un pet de vent.


Vers 6h du matin, nous approchons du sommet et le soleil commence à pointer le bout de son nez. C’est magique : le soleil irradie la neige de ses rayons orangés et révèle une vue exceptionnelle.


Lever du soleil sur le Huayna Potosi


La fin est un peu technique avec un mélange rocher-glace et une bonne pente, mais cela ne dure heureusement pas très longtemps. Nous arrivons finalement au sommet, super fiers de nous ! Le panorama est hallucinant : à l’est le bassin amazonien et la jungle, à l’ouest l’altiplano et La Paz, et au milieu la cordillère des Andes et nous dessus 😉 ! L’air est particulièrement clair et nous pouvons apercevoir jusqu’au lac Titicaca à 100km de là.


Vue panoramique du sommet et de l’altiplano


Section de la cordillère des Andes


Photo collector au sommet


La descente est beaucoup plus rapide que la montée, le plus dur étant fait. Nous revenons tranquillement vers le refuge et préparons nos sacs pour la dernière descente.


Pour cette ascension, nous étions dopés, nous l’avouons 😯 . Nous avons testé les feuilles de coca, bien connues pour leur effet contre le mal des montagnes. A priori, ça marche plutôt pas mal : aucun signe du mal des montagnes, même au sommet !


Les feuilles de coca : la potion magique !


L’ascension du Huayna Potosi fut un moment fort de notre voyage : quelle émotion de pouvoir grimper aussi haut et observer ce paysage grandiose !

La suite, c’est l’exploration de la pampa amazonienne…