Nous choisissons de prendre un petit “rallongi” avant de rejoindre la Thaïlande pour explorer le nord du Laos, près des frontières birmane et chinoise.
Nous arrivons à Muang Sing après une journée de route difficile depuis Luang Prabang. La route nous a fait traverser cette fois de magnifiques paysages montagneux recouverts de forêt dense. La fin du trajet le long d’une rivière entre Luang Nam Tha et Muang Sing, dans un minibus tout confort, a été splendide.
Le lendemain, nous nous inscrivons pour un trek de deux jours dans les montagnes environnantes. Nous sommes accompagnés par Xorvang, notre guide, et son assistant dont nous avons honteusement oublié le nom.
Le début du trek commence dans un village Akha (minorité du Laos) dont une des particularités est de posséder un portail d’entrée empêchant l’accès au village aux mauvais esprits. Attention à ne pas toucher le portail : les mauvais esprits pourraient alors pénétrer dans le village. Ici, le village possède quelques générateurs permettant d’éclairer de rares ampoules et une ou deux télévisions, mais cela reste très basique.
En ce moment, le nord du Laos est enfumé à cause de l’essartage permettant de débroussailler les terrains pour y planter du riz, de la canne à sucre ou des hévéas. Les deux dernières cultures sont essentiellement destinées à l’exportation vers la Chine (qui achète la matière première pour “peanuts” d’après le guide). Il y a tellement de feux en ce moment que même par temps clair, le ciel paraît gris. Les terrains sont cultivés une année avant d’être laissés en jachère au moins 6 ans pour régénérer les sols.
Le trek est assez ardu, et vu la végétation qui recouvre le sentier par moment, pas grand monde ne doit arpenter le chemin. Le sol est particulièrement glissant et nous en ferons les frais : 2 chutes (sans gravité) pour Jeff contre 1 pour Brunève.
Nos amies les sangsues sont de la partie à certains moments, mais nous les repérons avant la morsure.
Nos coups de soleil de Vang Vieng commencent à nous faire ressembler à des lépreux. En effet, la transpiration abondante crée des cloques d’eau pas très ragoutantes.
Nous arrivons finalement dans un petit village Akha après une bonne journée de grimpette. Le village est pommé en pleine montagne, et pour le coup il n’y a pas d’électricité : quand la nuit tombe, on n’y voit vraiment plus rien !
Après une séance de perçage de cloques, avec comme spectateurs les nombreux enfants du village qui doivent se demander quelle maladie ont dû attraper ces deux “farangs” (étranger en lao), nous dégustons un copieux et bon repas. Un Français ayant appris des chansons aux enfants dans un précédent trek, ils nous chante “Frère Jacques” en boucle.
Nous avons même droit à un massage Akha pour nous relaxer de notre dure journée. C’est un peu rude, mais agréable au final.
Le lendemain, l’instinct du chasseur semble habiter notre guide : ayant aperçu deux petits oiseaux durant le petit déjeuner, il part avec un fusil dans la forêt. Pas de photo de lui avec l’énorme fusil : les armes sont normalement interdites au village.
La deuxième journée est aussi fournie que la première et nous revenons bien crevés mais très contents de notre boucle de 45 km.
13 May 2009 à 20:00
J’ai un doute sur l’efficacité du portail.
Quant à votre trek, bravo !!! Et vous avez trouvé le courage de chanter !
15 May 2009 à 3:33
Attends, il y a des fusils d’assaut AK-47 sculptés en bois pour bloquer l’entrée aux mauvais esprits !